vendredi 28 décembre 2007
dimanche 23 décembre 2007
Questions
Les questions sont des bouches à nourrir. Il en coûte toujours un peu plus chaque fois que les ombres s'allongent.
Ne s'en tenir qu'aux hypothèses jetées comme ponts provisoires.
samedi 22 décembre 2007
O teu Brasil
Va savoir : ton Brésil contient peut-être les possibilités de tous les Brésils ? Ces terres affamées, ces terres sans faim.
dimanche 9 décembre 2007
Pleine figure
samedi 1 décembre 2007
Battaglia
Cette fois encore, nous nous étions battus. Celui qui l'emporterait perdrait aussitôt. Le plancher du couloir craquait furieusement. Il faisait nuit, mais nous préférions l'obscurité et la colère. Retranché dans la cuisine, tu accumulais les munitions. Alors que je cherchai à te surprendre, c'est toi qui me sautas dessus. Je gardai encore le dessus mais ta haine grandissait plus vite que la mienne. Avec le recul, comment l'expliques-tu ?
samedi 3 novembre 2007
samedi 27 octobre 2007
mercredi 24 octobre 2007
lundi 22 octobre 2007
samedi 20 octobre 2007
Te posant de nouveau la question
jeudi 18 octobre 2007
Archangelsk
Maman m'emmena
un soir
à Arkangelsk
maman pourquoi m'emmènes-tu
si loin
si tard ?
c'est que ton père est Turkmène
pourtant demandai-je
n'est-ce pas plus au sud
chez père ?
mais non
voyons
il aime le froid
les rennes
ah bon fis-je las
allons
voyons
voyons-le,
là-bas.
un soir
à Arkangelsk
maman pourquoi m'emmènes-tu
si loin
si tard ?
c'est que ton père est Turkmène
pourtant demandai-je
n'est-ce pas plus au sud
chez père ?
mais non
voyons
il aime le froid
les rennes
ah bon fis-je las
allons
voyons
voyons-le,
là-bas.
mercredi 17 octobre 2007
vendredi 12 octobre 2007
Hole Halo Fabrice
mercredi 10 octobre 2007
mardi 9 octobre 2007
samedi 6 octobre 2007
jeudi 4 octobre 2007
C.
samedi 29 septembre 2007
Comme toute euphorie
La voilà libre. Elle me parle depuis cette pièce vide que cette femme (est-ce une amie ? Peut-on franchir les distances sociales sans se leurrer ?) lui prête "pendant 12 jours". Nous compterons, nous compterons, tu sais. Tu es toi-même. Enfin. Mais tu es si excitée, presque hystérique, au bord de ce quelque chose que jamais tu n'as, jusqu'à ce jour, désigné clairement. Es-tu rattrapée par le rêve de toujours. Lequel ? Celui de Mantasoa. Cette étendue où se mèlaient tous les bleus. Tu n'étais rien et ta mère te le faisais sentir. Sa violence sentait la foi bafouée, humiliée, trahie. Par qui ? sinon par elle-même. Tu lui rappelais qu'elle n'avancerait plus jamais alors qu'elle y avait cru, un peu, au bras de ce militaire vite envoyé en Indochine. Mais ce bleu ! Il était à toi aussi. Tout autant que le militaire qui n'existait que pour cela : le certifier. Les bleus se mèleraient à nouveau.
Tu appelles, avec cette voix affranchie. La pièce est bien vide. La radio le prouve. Tu augmentes le volume et la musique frappe plus vite contre les murs nus.
Pendant 12 jours, tu jureras que c'est ce que tu voulais et nous te croirons. Comme avant. Cette fois pourtant, tu auras raison.
vendredi 28 septembre 2007
mercredi 26 septembre 2007
mardi 25 septembre 2007
Paris 76
dimanche 23 septembre 2007
Ce pourquoi tu marchais
samedi 22 septembre 2007
Estoy perdido
Café Cruz.
Les papiers gras, les journaux qui emportent l'Histoire; vent de Far West. Où sommes nous ?
Le décor d'une Espagne qui a basculé. Du bon côté. Elle cicatrise et ses enfants ont faim. Cuillers, seringues. Dope n'roll. La tradition, la ville. Tout est musée à ciel ouvert : la bête meurt et est là, dans l'image, hors l'image, l'image même dans sa fragilité d'aile d'ange qui se brise comme le verre. Seringue, seringues encore. Kilomètres de seringues qui avancent plus vite à mesure que cette Amérique décadrée des ruelles de Madrid incarne l'espoir de la fin. Alberto García-Alix, le frère de Nan Goldin. Le regard triste du survivant.
vendredi 21 septembre 2007
Après le chiffre 9
J’étais le garde du corps de mon frère. C’est ce que l’on m’a dit. Je ne m’en souviens pas. Plus tard, je me revois l’observer alors qu’il dort. Il avait cette réputation justifiée de s’endormir si rapidement (qu'y avait-il à oublier ?). Un jour, à peine étais-je arrivé au chiffre 9, qu’il s’était assoupi. Une autre fois, je l’avais dessiné et n’étais pas mécontent de ce portrait.
Qu’est devenu mon frère au-delà de ce chiffre 9 ?
A-t-il survécu aux souvenirs tardifs ?
jeudi 20 septembre 2007
L'homme est substantiel
lundi 17 septembre 2007
Chef d'orchestre
C'est donc cela. Tu filmes. Bien plus ce soir, pour les semaines qui viennent. A. d'abord. Seule sur son banc, face à la rupture. Cette fracture dans sa vie dont elle ne sait encore se réjouir, tant elle attendait encore un peu de l'être aimé. Courage ! Elle repartira. Chaussera de nouveau son équipement de trekkeuse à l'assaut des éternités gélées du sud argentin.
Tu filmes ensuite cette jeune fille charmante, rêveuse et saoule de Béziers, d'abord petite provinciale éblouie qui nous conte sa capitale, la Capitale, redevient celle que tu devines et plus encore, tant l'alcool hystérise ses gestes fous, son rire envahissant, ses provos de timide amoureuses de filles et de révoltes. Donc, tu filmes. Tu filmes et tu orchestres. Bientôt, grâce à toi, c'est tout le train qui entrera dans la transe. Tu seras parti. Remontant le quai, croisant les flics, les supporters, les chefs de gare, les SDF. Retrouvant peut-être, Rija, le chauffeur de taxi timide de Tsiroanomandidy. Lui aussi entrera dans le tromba, la possession. Quelqu'un appellera : "allo ! Paris?" Mais ce ne serait plus Paris ou pas encore.
jeudi 13 septembre 2007
Drôle de fosse
Et dans garage
ta rage
la nôtre.
Cette béance : drôle de fosse
à y cacher une vie de honte et y
puiser
à y jeter cette faute comme
on balance la clé de 10.
sortir du bois un matin sans lune
là-bas, le garage
s'y cacher
s'en délivrer.
ta rage
la nôtre.
Cette béance : drôle de fosse
à y cacher une vie de honte et y
puiser
à y jeter cette faute comme
on balance la clé de 10.
sortir du bois un matin sans lune
là-bas, le garage
s'y cacher
s'en délivrer.
mercredi 12 septembre 2007
Le nom ne venait pas
qui vous oublie passant et si
vite c'est demain et hier
la parole scrute encore
et suscitant cette curiosité
fatiguée et si vive pourtant
la colère aussi venait et ne venait pas
engourdie mais décidée jusqu'à
ce qu'oublier soit la parole
alors dans l'éclaircie de la clairière
le geste serait une parole puis une autre
vite c'est demain et hier
la parole scrute encore
et suscitant cette curiosité
fatiguée et si vive pourtant
la colère aussi venait et ne venait pas
engourdie mais décidée jusqu'à
ce qu'oublier soit la parole
alors dans l'éclaircie de la clairière
le geste serait une parole puis une autre
Faisceau intermédiaire et fond du présent
quand elle est saoule
tu la crois morte
tu souhaiterais
qu'elle le soit
et tu te sens supérieur
un marchepied
et tu te sens misérable
là où elle est
cette ombre
qu'elle tutoie
affalée
sans décence
là où elle
ne bouge presque plus
tu la crois morte
tu souhaiterais
qu'elle le soit
et tu te sens supérieur
un marchepied
et tu te sens misérable
là où elle est
cette ombre
qu'elle tutoie
affalée
sans décence
là où elle
ne bouge presque plus
samedi 8 septembre 2007
Sans cette digue
Là est encore la
braise. Tu
le sais
désignant par vague et
celle-ci est un peu plus haute
voilà tout. Echouées les
années se lèveront et
l'appel tu
ne l'entendras pas
pas encore même si
c'est toi qui en es
l'écho
mat
braise. Tu
le sais
désignant par vague et
celle-ci est un peu plus haute
voilà tout. Echouées les
années se lèveront et
l'appel tu
ne l'entendras pas
pas encore même si
c'est toi qui en es
l'écho
mat
Quai de la traversée
Naguère Rilke l'entendit parler "aux frêles fleurs comme à de frêles frères". Mais comment, comment donc traverser ce qui n'était plus une prairie marine et bien le versant d'un unique mouvement, dense d'hostilité. Se délester pour nager. Cette fois décider de laisser là pour que du quai de ce là prenne fin les errements.
vendredi 7 septembre 2007
jeudi 6 septembre 2007
Ce que tu tiens
Donner/prendre
Beautiful Life
Derrière son caddie, effacé, happé de l'intérieur.
Puis, tu veux le prendre en photo. Un autre angle. Et de quel droit d'abord ! Il bondit. Plus grand que toi peut-être. Barbe en colère. Il déploie le pantin qui se cachait. Confusion. Je te pousse vers cette plaque, rue Mazarine : Desnos a vécu là.
Il a disparu. Mangé de nouveau par le coin vorace où il déployait depuis des jours, rien et puis encore rien, à l'abri du caddie. Barricade, colère, Paris.
mardi 4 septembre 2007
lundi 3 septembre 2007
L'homme de la N.197
dimanche 2 septembre 2007
Lui
Rue de la République à Modane.
La soixantaine, bronzé, peau tannée. Les lacets de ses chaussures de tennis sont faits. Pour un peu, il descendrait de son 4X4. Vestige aristrocratique dans le regard. Il a le ventre à l'air; marmonne, s'appuie contre le mur sans vraiment paraître fatigué. Ce n'est que quand il s'éloigne et que je le cherche que je remarque son pas approximatif. Il disparaît soudain.
Les 3 jambes et le carillonneur
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