samedi 29 septembre 2007

Comme toute euphorie

La voilà libre. Elle me parle depuis cette pièce vide que cette femme (est-ce une amie ? Peut-on franchir les distances sociales sans se leurrer ?) lui prête "pendant 12 jours". Nous compterons, nous compterons, tu sais. Tu es toi-même. Enfin. Mais tu es si excitée, presque hystérique, au bord de ce quelque chose que jamais tu n'as, jusqu'à ce jour, désigné clairement. Es-tu rattrapée par le rêve de toujours. Lequel ? Celui de Mantasoa. Cette étendue où se mèlaient tous les bleus. Tu n'étais rien et ta mère te le faisais sentir. Sa violence sentait la foi bafouée, humiliée, trahie. Par qui ? sinon par elle-même. Tu lui rappelais qu'elle n'avancerait plus jamais alors qu'elle y avait cru, un peu, au bras de ce militaire vite envoyé en Indochine. Mais ce bleu ! Il était à toi aussi. Tout autant que le militaire qui n'existait que pour cela : le certifier. Les bleus se mèleraient à nouveau.
Tu appelles, avec cette voix affranchie. La pièce est bien vide. La radio le prouve. Tu augmentes le volume et la musique frappe plus vite contre les murs nus.
Pendant 12 jours, tu jureras que c'est ce que tu voulais et nous te croirons. Comme avant. Cette fois pourtant, tu auras raison.

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