lundi 17 septembre 2007

Chef d'orchestre

C'est donc cela. Tu filmes. Bien plus ce soir, pour les semaines qui viennent. A. d'abord. Seule sur son banc, face à la rupture. Cette fracture dans sa vie dont elle ne sait encore se réjouir, tant elle attendait encore un peu de l'être aimé. Courage ! Elle repartira. Chaussera de nouveau son équipement de trekkeuse à l'assaut des éternités gélées du sud argentin.
Tu filmes ensuite cette jeune fille charmante, rêveuse et saoule de Béziers, d'abord petite provinciale éblouie qui nous conte sa capitale, la Capitale, redevient celle que tu devines et plus encore, tant l'alcool hystérise ses gestes fous, son rire envahissant, ses provos de timide amoureuses de filles et de révoltes. Donc, tu filmes. Tu filmes et tu orchestres. Bientôt, grâce à toi, c'est tout le train qui entrera dans la transe. Tu seras parti. Remontant le quai, croisant les flics, les supporters, les chefs de gare, les SDF. Retrouvant peut-être, Rija, le chauffeur de taxi timide de Tsiroanomandidy. Lui aussi entrera dans le tromba, la possession. Quelqu'un appellera : "allo ! Paris?" Mais ce ne serait plus Paris ou pas encore.